Les Pays baltes

Ils ont en commun d'être des pays plats, sans frontières naturelles, en bordure d'une mer à l'accès convoité par les voisins ; d'être attachés à leurs racines mythiques ce qui leur a donné la capacité extraordinaire d'avoir su garder leur personnalité, malgré les vicissitudes de l'Histoire, passée et récente ; d'avoir le même amour de la nature, des forêts et des parcs, naturels ou ordonnés. En commun aussi dans chaque état, le servage, les répressions, les déportations ou le goulag…la résistance, la soif d'indépendance. L'Histoire de chacun d'eux comporte son lot de prédateurs : Hanse germanique, ou Chevaliers Teutoniques, ou Porte-glaives…Religion catholique, luthérienne, ou orthodoxe… Et les envahisseurs sont Suédois, Russes, Polonais, Prussiens, Allemands, sans oublier Napoléon… ! Leur peur est grande, actuellement, d'une dilution dans l'Europe, de l'entente entre les Russes et les Allemands, les excluant.

Pourtant, les différences existent, religieuses, économiques, linguistiques … : Au nord, l'Estonie, luthérienne, tournée vers la Finlande (on caricature sa capitale Tallinn, en Tallinsinki (Tallinn-Helsinki)), est économiquement la plus équilibrée. La Lettonie, davantage orthodoxe, n'a pas de pays-modèle, est le plus pauvre des trois, et compte sur l'aide du FMI. Au sud, la Lituanie, très catholique, regarde vers la Pologne, a pris le temps de gérer son évolution économique rurale – du kolkhoze vers l'économie de marché -, et l'agriculture et l'élevage se développent mieux. Tous trois sont tolérants, et très nombreux sont les lieux de cultes (48 églises à Vilnius).

La langue finno-ougrienne de l'Estonie est une langue à part, comme le basque, ou le hongrois. Pas d'article, mais 14 cas de déclinaisons. Celles de la Lettonie, et de la Lituanie, indo-européennes, diffèrent l'une de l'autre, le lituanien étant plus proche du polonais.

L'Union Européenne est plutôt une aubaine pour les trois pays, mais avec des nuances. Pour les jeunes et les citadins, c'est l'ouverture, la possibilité de voyager, de créer des entreprises, avec le revers : la drogue, la prostitution. Les ruraux ont eu plus de mal à faire la transition entre le régime kolkhozien dirigiste et l'agriculture libérale (sauf en Lituanie). En conséquence, les citadins sont généralement plus prospères.

Je me garderai de relater l'histoire complexe de ces pays, Wikipédia, ou n'importe quel bon livre feront mieux et plus précisément.

Pour la température, nous sommes passés (en juin) de 13° en Estonie, avec un vent glacial, à 33° en Lettonie, un jour, suivi d'autres journées, grises, venteuses, pluvieuses, pour finir à 18°. Mais la France n'était pas mieux lotie dans le même temps, cette année.

J'ai aimé ces belles forêts où domine le pin rouge, voisinant avec le bouleau, le tilleul, le chêne, ces deux derniers étant représentatifs des trois pays baltes, où ils sont quasi vénérés. Partout des Musées ethnographiques pour conserver et transmettre les traditions et le souvenir des anciens.

Les maisons en bois sont fréquentes, tant en ville qu'à la campagne, restaurées, ou non. Tallinn a conservé son cachet médiéval : on y tourne des films, pour le décor. Riga est particulièrement bien dotée de maisons cossues de style « Art nouveau » (600 environ), certaines actuellement en partie restaurées. A la campagne, des manoirs (anciens grands domaines des riches familles germano-baltes des 18 et 19 è siècles) deviennent musées, hôtels ou restaurants de prestige. Tels celui de Turaïda, ou de Metzone en Lettonie.